Amiante
Amiante
De nombreux secteurs sont concernés par les travaux exposant directement ou indirectement (sous forme de poussières) à la silice cristalline, par exemple :
Industrie de la pierre et de la construction, manipulation de matériaux en « pierres artificielles », industries des briques et des tuiles, bâtiment et travaux publics…
MARTECH Environnement vous accompagne dans l’élaboration de la stratégie d’échantillonnage et le prélèvement d’air de votre chantier partout en France et en Réunion.
L ‘Amiante
Risque pour la santé.
Les fibres d’amiante sont constituées de faisceaux de fibrilles. Elles se séparent très facilement sous l’effet d’usinages, de chocs, de frottements… pour former un nuage de poussières très fines, souvent invisibles à l’œil nu.
La dimension des fibres est déterminante pour évaluer leurs effets sur la santé :
plus une particule est petite, plus elle peut pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire ;
plus les fibres sont longues et fines, plus l’organisme a des difficultés à les éliminer, et plus elles sont dangereuses.
Les fibres retenues dans les poumons peuvent interagir localement avec les tissus et provoquer une inflammation du poumon et/ou du tissu qui l’enveloppe, la plèvre. Ces manifestations sont très progressives et ne se détectent pas facilement à un stade précoce. Si la quantité de fibres retenues est importante, une fibrose du poumon profond, l’asbestose, peut apparaître après plusieurs années.
Les cellules épithéliales des bronches sont également altérées par les fibres (divisions cellulaires perturbées). Dans certains cas et après un long temps de latence (entre le début de l’exposition et l’apparition de la maladie), une transformation cancéreuse peut survenir (cancer broncho-pulmonaire). Ces cancers broncho-pulmonaires seront d’autant plus fréquents qu’il existe une exposition concomitante à d’autres agents cancérogènes (effet du tabac notamment).
Enfin, certaines fibres vont avoir tendance à migrer vers l’extérieur de la cavité pleurale pour atteindre son enveloppe externe : la plèvre pariétale. A ce niveau, on pourra également voir se développer des zones de fibroses localisées (appelées plaques pleurales) ou, après une latence encore plus longue, un cancer de la plèvre : le mésothéliome.
Obligations Réglementaires.
Protection de la population
Afin de protéger la population contre les risques liés à une exposition à l’amiante, la réglementation organise la recherche et la surveillance de l’état de conservation de l’amiante dans les immeubles bâtis. Elle prescrit la tenue d’un dossier technique permettant un accès aux informations ainsi obtenues et prévoit les cas où il doit être procédé au retrait ou au confinement (encapsulage) de l’amiante présent dans ces immeubles.
Protection des travailleurs
Afin de protéger les travailleurs contre les risques liés à l’inhalation de poussières d’amiante dans le cadre de leur activité professionnelle, outre l’application des dispositions du Code du travail relatives à la prévention du risque d’exposition à des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR), des dispositions particulières du Code du travail visent :
les travaux de retrait et d’encapsulage de l’amiante, dits de « Sous-section 3 »,
les interventions sur des matériaux ou appareils susceptibles de libérer des fibres d’amiante, dites de « Sous-section 4 ».
Les entreprises chargées des travaux de retrait et d’encapsulage doivent obtenir une certification auprès des organismes certificateurs accrédités (arrêté du 14 décembre 2012).
Pour toute opération exposant à l’amiante, les mesures de protection collective et le choix des équipements de protection individuelle sont précisés par arrêtés (des 8 avril et 7 mars 2013). Le mesurage de l’empoussièrement et le contrôle du respect de la valeur limite doivent être réalisés par des organismes accrédités (arrêté du 14 août 2012).
Les travailleurs susceptibles d’être exposés à l’amiante doivent au préalable recevoir une formation spécifique amiante adaptée à la nature de l’opération et à leur fonction (arrêté du 23 février 2012 modifié). Ils sont soumis à un suivi individuel renforcé de leur état de santé et peuvent demander à bénéficier d’une surveillance post-professionnelle après avoir cessé leur activité.
Quel que soit le niveau d’empoussièrement, employer à ces opérations des jeunes travailleurs de moins de 18 ans est interdit. Cependant, il est possible d’obtenir des dérogations sous certaines conditions. Les travaux de retrait et d’encapsulage en sous-section 3 et les interventions en sous-section 4 sur flocages et calorifugeages sont interdits aux travailleurs temporaires ou sous contrat à durée déterminée (articles D. 4153-18 et D. 4154-1 du Code du travail).
Démarches de prévention.
Si l’amiante est interdit en France depuis 1997, il est toujours nécessaire de protéger les travailleurs spécialisés dans le traitement de l’amiante en place (désamiantage ou encapsulage), ainsi que les travailleurs ayant des activités les exposant à des matériaux contenant de l’amiante (MCA). Les MCA en place dans des bâtiments ou des matériels sont en effet encore courants : cloisons, clapets ou portes coupe-feu, dalles de faux-plafonds, tuyaux et plaques en amiante-ciment, dalles de sol, garnitures de friction, peintures, enduits de façade, joints de chaudière, toitures…
Des travaux sont nécessaires (voire obligatoires pour les flocages, calorifigeages et faux plafonds) dans le cas où les matériaux contenant de l’amiante se dégradent et émettent trop de fibres. Deux solutions sont alors possibles :
Encapsuler les matériaux amiantés afin qu’ils n’émettent plus de fibres (solution provisoire)
Retirer les matériaux amiantés (solution définitive, et la plus souvent prescrite)
L’évaluation des risques par chacun des acteurs impliqués dans l’opération doit conduire au choix de procédés et de méthodes de travail propres à réduire l’ensemble des risques, en maîtrisant en particulier les émissions de fibres. Elle doit aussi permettre la définition des mesures de protection collective et individuelle les mieux adaptées à la protection des travailleurs intervenants, mais également des règles de protection des personnes en activité à proximité du chantier.
Il est important de considérer chaque chantier comme un cas particulier. Les règles de prévention à mettre en place, après la phase d’analyse des risques, doivent s’adapter en fonction de :
la configuration générale du lieu,
la surface à traiter,
la nature du bâtiment,
l’occupation des autres locaux dans le bâtiment,
tout autre paramètre pouvant avoir une influence sur la santé des opérateurs ou des autres occupants des locaux pendant et après le chantier.